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Pentest d’ingénierie sociale, les recommandations et stratégies de sécurisation

Phase OSINT approfondie et extraction d’intelligence depuis les sources ouvertes

Identification des cibles sur les réseaux sociaux professionnels

La phase initiale de reconnaissance OSINT représente l’étape fondamentale du pentest d’ingénierie sociale, mobilisant des techniques de recherche d’informations accessibles gratuitement sur internet. Les réseaux sociaux professionnels constituent la première source d’intelligence exploitable pour un attaquant cherchant à comprendre la structure organisationnelle d’une entreprise cible.

LinkedIn demeure la plateforme privilégiée pour cette collecte d’informations. Les profils professionnels publient volontairement des données extrêmement précises : noms complets des employés, intitulés de postes détaillés, services d’affectation, durée de fonction, compétences techniques déclarées, technologies utilisées quotidiennement, et relations professionnelles permettant de cartographier l’organigramme réel de l’organisation. Cette véritable base de données comportementale et organisationnelle constitue un avantage considérable pour un attaquant préparant une campagne d’ingénierie sociale ciblée.

 

Extraction de données personnelles et professionnelles : sources et méthodologies

Au-delà de LinkedIn, notre méthodologie de recherche OSINT pour ce pentest a exploité systématiquement plusieurs vecteurs de divulgation d’informations sensibles :

Les plateformes web institutionnelles et sites internet d’entreprises : Les sites internet des organisations divulguent involontairement des informations sensibles exploitables. Les pages « Qui sommes-nous », les sections « Notre équipe » avec photos et biographies détaillées, les rapports d’activité et documents annuels téléchargeables, les communications de presse et actualités, ainsi que les pages de recrutement listant les postes ouverts, contiennent des noms complets, des photos, des responsabilités précises, des données organisationnelles, et des détails technologiques permettant de construire des scenarii d’usurpation d’identité extrêmement crédibles et difficiles à distinguer des communications authentiques.

Les archives web et moteurs de recherche avancés : L’utilisation de l’outil Wayback Machine (archive.org) permettant de consulter les versions antérieures de sites internet révèle les évolutions organisationnelles progressives, l’identification d’anciens employés encore listés sur les pages mais actuellement partis de l’entreprise, les changements de structure hiérarchique au fil du temps, ainsi que les informations sensibles inadvertamment publiées puis supprimées mais restant accessibles dans les archives numériques. Les recherches Google avancées utilisant les opérateurs de recherche spécialisés (site:, intitle:, inurl:, filetype:pdf, filetype:xlsx, filetype:docx) permettent de découvrir des documents confidentiels indexés accidentellement par les moteurs de recherche comme des feuilles de calcul Excel contenant des données d’employés, des fichiers PDF comportant des organigrammes détaillés, des procédures internes de sécurité, des processus opérationnels documentés, ou même parfois des identifiants de connexion, des adresses IP de serveurs, ou des informations techniques sensibles laissées en évidence dans des documents publiquement accessibles.

Les réseaux sociaux personnels et plateformes de partage : Les employés partagent fréquemment des informations professionnelles sensibles sur Facebook, Twitter/X, Instagram, TikTok, ou Reddit sans mesurer complètement les risques de sécurité associés à cette divulgation. Les photos de badges d’accès avec numéros visibles, les commentaires détaillés sur des projets confidentiels en cours, les publications géolocalisées révélant l’adresse réelle des bureaux ou l’architecture interne des bâtiments, les discussions techniques spécifiques sur les problèmes informatiques rencontrés avec leur employeur, les mentions de technologies utilisées, les descriptions de processus de validation internes, ou même les critiques du management donnent un accès complet au profil psychologique et aux vulnérabilités comportementales de chaque employé constituant des sources précieuses pour un attaquant pratiquant l’ingénierie sociale avancée.

Les bases de données publiques, répertoires professionnels et registres commerciaux : Les annuaires d’entreprises (Pages Jaunes Pro, Kompass), les registres commerciaux publiquement accessibles (RCS), les informations SIREN/SIRET en France disponibles sur le site Sirene, les bases de données des chambres de commerce et d’industrie, les répertoires téléphoniques professionnels en ligne, les listes d’administrateurs de sociétés disponibles publiquement, ainsi que les profils de dirigeants sur des plateformes comme Viadeo ou Crunchbase contiennent des listes complètes d’employés, des numéros de téléphone directs, des adresses email professionnelles suivant généralement un format standardisé permettant de déduire précisément les formats d’adressage d’autres collaborateurs de la même organisation et de générer des listes complètes d’adresses cibles pour les campagnes de phishing de masse.

Les mentions dans les médias, études de cas et communications externes : Les articles de presse mentionnant l’entreprise cible, les études de cas publiées par les fournisseurs technologiques décrivant les solutions déployées, les témoignages de clients, les conférences et présentations publiques données par des employés de l’organisation, les certifications obtenues (ISO, SOC 2, etc.), les partenariats publiquement annoncés, ainsi que les discussions dans les forums spécialisés ou groupes d’utilisateurs revèlent les technologies utilisées, l’infrastructure déployée, les processus métier particuliers, et les défis techniques rencontrés.

 

On se fait une simulation ?

 

Construction d’une cartographie opérationnelle précise exploitable

Les informations collectées via les différentes sources OSINT identifiées ci-dessus ont permis de construire progressivement une vision très complète et structurée de l’organisation cible incluant plusieurs dimensions stratégiquement exploitables :

L’organigramme détaillé et complet avec l’identification précise des membres de la direction générale, des responsables de chaque département critique, des personnes ayant autorité pour approuver les paiements financiers sensibles ou accorder des accès informatiques privilégiés, ainsi que les relations hiérarchiques exactes et les lignes de reporting entre les différents niveaux de l’organisation, permettant à un attaquant d’identifier les cibles de plus haut potentiel pour chaque type d’attaque d’ingénierie sociale particulière.

Les processus opérationnels et workflows internes identifiables à travers l’analyse précise des publications professionnelles des employés décrivant en détail leurs missions quotidiennes, les outils informatiques qu’ils utilisent, les problèmes techniques ou organisationnels qu’ils rencontrent régulièrement, les délais et échéances des projets en cours, et les interactions inter-départementales, permettant de déduire les workflows réels d’une organisation, les points de validation obligatoires des processus sensibles, les goulots d’étranglement, et les opportunités où les procédures normales peuvent être contournées par des acteurs présentant suffisamment d’urgence ou d’autorité.

L’infrastructure technologique en détail parcellable à travers l’analyse des offres d’emploi informatiques recherchant des compétences spécifiques en technologies particulières, les descriptions de projets informatiques stratégiques mentionnés par les employés sur réseaux sociaux ou conférences, l’analyse des applications accessibles en ligne (portails web, interfaces de connexion, applications métier) servant de proxy indirect pour identifier les systèmes internes, les mentions techniques dans les documents institutionnels publiés, les communications médiatisées de l’entreprise, ou même les brevets déposés révélant l’activité R&D et les technologies développées internement.

Les partenaires commerciaux, fournisseurs habituels et écosystème externe exploitables en consultant les actualités publiées sur l’entreprise, les contrats publiquement disponibles et enregistrements commerciaux, les mentions sur réseaux sociaux professionnels et personnels, les études de cas publiées par les prestataires mentionnant leur partenariat avec l’organisation cible, les collaborations mentionnées dans les rapports d’activité, ou même les anciennes références commerciales listées sur les sites des fournisseurs identifiés.

 

Acquisition de preuves pour les scénarios d’usurpation d’identité perfectionner

La phase OSINT a également permis de collecter des éléments visuels, communicationnels et contextuels essentiels à la fabrication crédible et la distribution efficace de fausses communications d’ingénierie sociale :

Styles rédactionnels, vocabulaire technique et patterns communicationnels : Analyse minutieuse des emails professionnels accessibles publiquement, des communications internes fuitées, des documents institutionnels, des annonces publiques, permettant de reproduire fidèlement le ton exact, la structure formelle, les expressions idiomatiques récurrentes, le niveau de formalité approprié, et les tournures phraséologiques caractéristiques de chaque organisation et de chaque département, garantissant que les emails frauduleux se distinguent en aucune manière par des signaux linguistiques révélant leur nature malveillante à un lecteur attentif.

Chartes graphiques complètes, templates visuels et éléments de branding : Extraction systématique des logos officiels dans diverses résolutions, des polices de caractères utilisées, des palettes de couleurs exactes, des conventions de mise en page standard utilisée dans toutes les communications officielles de l’entreprise et de ses fournisseurs habituels, permettant une reproduction quasi-parfaite au niveau du pixel des emails officiels attendus par les destinataires, combinée à la création de fausses pages web de connexion utilisant ces éléments visuels pour tromper les victimes du phishing.

Protocoles de communication habituels et patterns de demandes sensibles : Identification minutieuse des patterns de communication comme la fréquence habituelle des demandes de validation financière urgente, les procédures habituelles d’approbation des virements bancaires, les formats standard des demandes d’accès informatique ou d’informations sensibles, les patterns temporels des communications entre services, ou les canaux de communication préférés pour les demandes de nature critique, permettant de concevoir des tentatives d’ingénierie sociale respectant ces patterns observés pour éviter complètement d’éveiller les soupçons et de sembler totalement naturelles et normales aux destinataires.

 

Phase opérationnelle détaillée : mise en œuvre des attaques d’ingénierie sociale testées

 

Campagne de phishing ciblé : première vague et résultats quantifiables

 

La deuxième phase majeure de notre pentest d’ingénierie sociale a marqué la transition entre la reconnaissance passive par OSINT et les attaques actives directes contre les collaborateurs de l’entreprise cliente. Cette phase a débuté par le lancement stratégiquement planifié d’une première campagne de phishing ciblé comportant environ 50 emails frauduleux soigneusement sélectionnés et adressés à des employés spécifiques choisis en fonction de leur position organisationnelle, leur accessibilité aux données sensibles, et la probabilité théorique qu’ils représentent des vecteurs d’accès efficaces aux trois catégories majeures de risques préalablement définis dans notre analyse stratégique.

 

Conception spécifique des emails de phishing pour profils cibles distincts

Les emails de phishing ciblé conçus et déployés se divisaient en trois catégories distinctes et complémentaires correspondant à des objectifs tactiques différents et ciblant des profils professionnels différents, chacune ayant été développée sur-mesure en fonction de la position organisationnelle précise, du rôle professionnel spécifique, et des responsabilités particulières du destinataire ciblé.

 

Première catégorie : récupération directe d’identifiants de connexion (taux cible : 15-20%)

Ces emails frauduleux adressés principalement aux responsables informatiques, aux administrateurs systèmes, aux techniciens IT, et aux utilisateurs disposant de rôles administratifs au sein de l’organisation cible utilisaient des scénarios hautement crédibles d’urgences informatiques critiques :

  • Prétendue attaque de ransomware détectée sur l’infrastructure de l’entreprise avec demande urgente de « vérification immédiate » des identifiants administratifs pour « sécuriser rapidement les systèmes » et « limiter la compromission »
  • Fausses notifications de Microsoft, Apple, ou Amazon Web Services mentionnant une compromission détectée sur le compte administrateur d’une plateforme cloud utilisée par l’entreprise avec obligatoire « réauthentification immédiate » via un lien fourni
  • Prétendue alerte de sécurité d’un antivirus entreprise affirmant la détection d’activités suspectes nécessitant une vérification des identifiants
  • Faux audit de sécurité interne demandant une vérification des accès pour « conformité de sécurité »

L’efficacité tactique de ces emails reposait délibérément sur l’exploitation du stress naturel, de l’urgence perçue, et de la pression organisationnelle lors des situations de crise informatique avérées ou supposées, conditions lors desquelles les personnels informatiques sont statistiquement notorieusement plus susceptibles de contourner les procédures normales de vérification de sécurité pour agir rapidement et limiter les dégâts supposés à l’organisation, avec un taux de succès augmenté de 40% comparé au cas de demandes en conditions normales.

 

Deuxième catégorie : installation de malware par pièces jointes (taux cible : 10-15%)

Ces communications fraudulentes adressées à un spectre beaucoup plus large d’employés incluaient des pièces jointes apparemment inoffensives mais contenant des logiciels malveillants sophistiqués, présentées comme des documents légitimes selon le contexte professionnel spécifique du destinataire ciblé. La stratégie de segmentation des cibles permettait une personnalisation maximale :

  • Employés du service comptable : factures urgentes à régler présentées comme provenant de fournisseurs habituels connus
  • Professionnels RH et administration générale : fichiers Excel apparentés aux processus de paie, bulletins de salaire, documents d’évaluation
  • Responsables commerciaux et ventes : documents présentés comme catalogues de produits, propositions commerciales, devis
  • Responsables projet : plans de projet, budgets détaillés, livrables attendus en formats Excel ou Word
  • Tous les employés : communiqués officiels de direction, politiques d’entreprise, formations obligatoires en format PDF

L’ouverture de ces documents malveillants par les utilisateurs ciblés et l’activation volontaire des macros intégrées (souvent nécessaires pour la visualisation correcte du contenu annoncé et pour « activer l’édition » comme demandé) déclenchait l’installation discrète de logiciels d’espionnage sophistiqués : enregistreurs de frappe (keyloggers) capturant chaque touche saisie, backdoors malveillants permettant l’accès à distance ultérieur, logiciels de capture d’écran, voleurs d’informations d’identification stockées, ou vers permettant la propagation latérale dans le réseau de l’organisation.

 

Troisième catégorie : initiation progressive de relations frauduleuses (taux cible : 8-12%)

Ces communications extraordinairement sophistiquées et patientes ne cherchaient pas à obtenir immédiatement une action compromise de la part de la victime cible, mais plutôt à établir graduellement et progressivement une relation de confiance interpersonnelle à travers plusieurs échanges de courriels successifs permettant une extraction progressive, patiente et pratiquement imperceptible d’informations sensibles. Présentées comme provenant d’un prestataire externe établi de longue date de l’entreprise, d’un contact professionnel ancien mais complètement légitime et connu, d’un supposé collègue travaillant sur un site différent, ou d’un nouveau partenaire commercial potentiel, ces communications fraudulentes initiaient un dialogue apparemment innocent et totalement naturel sur des sujets professionnels présentant un intérêt légitime et non suspect, avant de progressivement orienter la conversation vers l’extraction ciblée et méthodique d’informations stratégiquement sensibles sur l’organisation, ses procédures internes critiques, son infrastructure technique, ses collaborateurs clés, ou ses partenaires commerciaux.

Ces techniques relationnelles sont particulièrement dangereuses car les victimes abaissent progressivement leur garde défensive dans le cadre de ce qui leur semble être une conversation professionnelle normale et de confiance avec un contact apparemment familier et établi, sans réaliser graduellement que chaque information divulguée dans ces échanges apparemment anodins se rapproche imperceptiblement d’éléments critiques pour la réussite d’attaques plus sophistiquées et plus lucratives futures.

 

Résultats mesurables et indicateurs clés de performance du pentest

Le succès immédiat et quantifiable de cette première vague de 50 emails de phishing ciblé s’est avéré particulièrement révélateur de la vulnérabilité réelle et choquante de cette entreprise du transport face aux techniques modernes d’ingénierie sociale, avec des résultats largement dépassant les benchmarks sectoriels habituels documentés dans la littérature académique de cybersécurité.

Taux de clic global sur les liens malveillants : 18% (9 destinataires sur 50), largement supérieur au benchmark moyen industriel de 3-5%, indiquant une culture de sécurité informatique significativement plus faible que la moyenne des entreprises comparables.

Taux d’entrée d’identifiants sur fausses pages : 67% (6 victimes parmi les 9 cliqueurs), ce qui signifie que ces 6 personnes ont effectivement saisi leurs identifiants de connexion complets sur la fausse page de connexion que leur affichait leur navigateur après le clic sur le lien frauduleux, se trouvant donc directement et complètement compromises avec des identifiants valides exfiltrés capables d’être réutilisés ultérieurement pour un accès non autorisé total à l’infrastructure réelle de l’entreprise.

Taux d’ouverture de pièces jointes malveillantes : 12% (6 destinataires sur 50), avec 100% des fichiers effectivement ouverts conduisant à l’installation sans détection du malware sur les postes de travail.

Taux d’engagement dans les relations progressives d’extraction d’informations : 8% (4 destinataires sur 50), générant 23 échanges de courriels ultérieurs contenant progressivement plus d’informations sensibles extraites de manière quasi-imperceptible par l’attaquant utilisant des techniques conversationnelles sophistiquées d’établissement de rapport psychologique et de construction de confiance interpersonnelle.

 

Formation de sensibilisation

 

Campagne de vishing : exploitation de la communication téléphonique

La deuxième technique d’ingénierie sociale majeure testée consistait en une série soigneusement orchestrée d’appels téléphoniques frauduleux (vishing) ciblant spécifiquement les employés occupant des positions stratégiques dans les processus financiers et informatiques critiques de l’organisation.

Scénarios de vishing testés et taux de succès

Scénario 1 : Usurpation du support informatique interne (taux de succès : 40%)

Des appels téléphoniques prétendument effectués par le service informatique interne de l’entreprise, avec présentation de numéros de téléphone spoofés affichant un numéro interne, contactaient des employés pour signaler un prétendu problème de sécurité critique détecté sur leur compte utilisateur. Le scénario incluait des éléments de crédibilité maximale :

  • Référence à des détails spécifiques collectés en OSINT (département, projets, systèmes utilisés)
  • Utilisation d’un vocabulaire technique approprié inspiré des communications IT authentiques observées
  • Création d’urgence et de stress : « Votre compte sera bloqué demain matin si nous ne le sécurisons pas immédiatement »
  • Demande de « vérification des identifiants » ou de « réinitialisation d’urgence » sous prétexte de sécuriser le compte

 

Scénario 2 : Modification frauduleuse de coordonnées bancaires de fournisseurs (taux de succès : 35%)

Des appels prétendument effectués par des représentants de fournisseurs réguliers de l’entreprise, identifiés précisément par la phase OSINT, contactaient directement le service comptable pour signaler un prétendu changement de banque ou de coordonnées IBAN. Le scénario incluait :

  • Justifications plausibles : « fusion bancaire », « optimisation de trésorerie », « nouvelle politique financière »
  • Demande de vérifier et mettre à jour les coordonnées dans les systèmes de l’entreprise
  • Offre d’envoyer les nouveaux documents par email pour « faciliter la mise à jour »
  • Suivi ultérieur par email frauduleux avec faux RIB

 

Scénario 3 : Demande de paiement urgent usurpant la direction générale (taux de succès : 28%)

Des appels prétendus du PDG ou directeur financier de l’entreprise contactaient les responsables comptables pour demander un virement urgent et confidentiel vers un compte bancaire spécifique. Le scénario incluait :

  • Création d’une situation d’urgence stratégique fictive : acquisition en cours, règlement de litige, opportunité commerciale exceptionnelle
  • Demande explicite de confidentialité : « N’en parlez à personne, c’est hautement confidentiel »
  • Instructions de contourner les procédures normales : « Pas de temps pour les validations habituelles »
  • Références à des employés réels identifiés en OSINT : « Parlez à [Nom du Directeur Financier] si vous avez des questions »

 

Résultats du vishing et impacts démontrés

  • 16 appels effectués, ciblant 16 employés différents
  • 7 appels ont produit des modifications confirmées de données sensibles (coordonnées bancaires modifiées, identifiants communiqués, informations sensibles divulguées)
  • 3 modifications de RIB fournisseurs ont été enregistrées dans les systèmes comptables avant annulation post-pentest
  • 4 employés ont révélé des informations sensibles sur l’infrastructure informatique et les processus de validation

 

 

Tentatives d’intrusion physique et ingénierie sociale en environnement réel

Méthodologies d’intrusion physique testées

 

Technique 1 : Usurpation d’identité de prestataire informatique (5 tentatives, 3 réussies – 60%)

Présentation à l’accueil principal avec faux uniformes portant logos de prestataires IT connus, fausses pièces d’identité professionnelles, et faux bons d’intervention documentant une prétendue intervention de maintenance planifiée. Résultats : 3 intrusions dans les locaux, accès à zones non protégées, 2 positionnements de dispositifs d’écoute dans les salles de réunion.

 

Technique 2 : Tailgating lors de passages de badge (8 tentatives, 5 réussies – 62%)

Accès à des zones protégées en suivant des employés légitimes qui tenaient les portes sans vérifier la légitime

té de la personne suivante. Exploitation maximale de la courtoisie naturelle et de l’inconfort social de refuser.

 

Technique 3 : Impersonation de livraison/visiteur (4 tentatives, 2 réussies – 50%)

Présentation comme livreur, auditeur externe, ou nouveau client important. Accès négocié aux bureaux avec prétexte de chercher un service spécifique.

 

Données collectées lors des intrusions physiques réussies

  • Accès direct à 12 postes de travail non verrouillés permettant l’installation de keyloggers matériels
  • Photographies de 8 documents confidentiels laissés en évidence
  • Observation de 6 employés saisissant leurs mots de passe
  • Placement de 2 dispositifs d’écoute dans des salles de réunion

 

Recommandations stratégiques et programme de renforcement complet

 

Formation et sensibilisation des collaborateurs : programme complet

La remédiation prioritaire identifiée par notre analyse consiste en l’implémentation d’un véritable programme structuré, continu et évolutif de formation à la détection et à la prévention des techniques d’ingénierie sociale, dépassant largement les classiques modules de sensibilisation génériques insuffisants pour générer un changement comportemental durable et substantiel, et se focalisant au contraire sur les techniques spécifiques démontrées les plus efficaces dans ce pentest approfondi, avec des cas d’usage contextuels pertinents pour le secteur du transport et la logistique, des simulations pratiques reproduisibles et régulières, une culture de sécurité renforcée valorisant les collaborateurs qui rapportent les tentatives de manipulation.

 

Éléments clés du programme recommandé :

  • Sessions de formation initiale obligatoires couvrant : principes psychologiques de l’ingénierie sociale, techniques de phishing et spear phishing, vishing et usurpation téléphonique, pretexting, ingénierie sociale physique, extraction progressive d’informations
  • Simulations régulières de phishing ciblé avec feedback immédiat aux victimes
  • Jeux de rôle pratiques simulant des appels de vishing
  • Formation spécifique par rôle (comptabilité, IT, direction, RH) adaptée aux risques particuliers
  • Programme de champions de sécurité au sein des équipes
  • Campagnes de sensibilisation mensales avec cas réels et leçons apprises

 

Procédures opérationnelles de sécurité renforcées

 

Validation multi-canal des demandes sensibles : Toute demande financière, modification de données critiques, ou accès privilégié doit être validée par au minimum deux canaux de communication indépendants (téléphone ET email, jamais la même source deux fois). Procédure documentée affichée dans tous les services financiers et IT.

Authentification secondaire obligatoire : Mise en place d’une authentification multi-facteurs (MFA) pour tous les accès informatiques, particulièrement pour les comptes administratifs et financiers. Authentification biométrique ou USB de sécurité pour les accès critiques.

Contrôle d’accès physique renforcé : Badges RFID personnalisés, système de sas d’accès, enregistrement vidéo des accès aux zones sensibles, procédure formelle de vérification des visiteurs avec notification préalable au responsable, interdiction stricte du tailgating avec formations régulières.

Protocoles de vérification des changements critiques : Avant toute modification de RIB fournisseur, toute demande de virement, toute modification d’accès informatique, le responsable doit vérifier l’authenticité en contactant le demandeur par un numéro connu et indépendant de la demande reçue.

Politique de confidentialité des données employés : Formation à ne jamais divulguer d’informations sensibles même si le demandeur prétend être un collègue. Culture d’organisation où le secret de l’organigramme et des processus est valorisé.

 

 

Sécurité informatique technique

Filtrage email avancé : Déploiement de solutions anti-phishing comportementales analysant les patterns anormaux, les domaines usurpés, les liens suspects. Configuration DMARC/SPF/DKIM stricte. Sandboxing des pièces jointes suspectes.

Détection de menaces avancée : Solutions EDR (Endpoint Detection and Response) monitorant l’activité des postes de travail pour détecter les comportements suspects, l’exécution de malware, les mouvements latéraux.

Sécurité du poste de travail : Pare-feu personnel, antivirus heuristique, outils de chiffrement des données sensibles, blocage des ports USB non autorisés.

Audit et monitoring continu : Logs centralisés de toutes les opérations sensibles (virements, accès IT, modifications de données), alertes en temps réel sur les activités anormales, audit régulier des accès.

 

 

Métriques et indicateurs de suivi

Pour mesurer l’efficacité du programme de remédiation mis en place, nous recommandons de suivre les KPIs suivants :

  • Taux de clics sur phishing de simulation : Cible réduction de 18% à <3% en 6 mois, <1% en 12 mois
  • Taux de signalement des tentatives : Cible augmentation de 0% à >50% des tentatives détectées et rapportées
  • Temps de détection des compromissions : Réduire de non-détecté à <24h en moyenne
  • Nombre d’incidents de sécurité liés à l’ingénierie sociale : Cible zéro incident réussi
  • Compliance aux procédures : Audit mensuel des procédures de validation, cible 100% compliance
  • Formation annuelle : Cible 100% des employés formés, 95% attendants minimum

 

 

Cas d’étude spécifiques : anecdotes révélatrices du pentest

 

Cas 1 : L’employé qui « connaissait les risques »

Un responsable comptable affirmait lors d’un entretien préalable au pentest être complètement conscient des risques d’ingénierie sociale et « ne jamais se faire avoir ». Lors de la campagne de vishing du pentest, cet même employé a effectué une modification de RIB fournisseur après un appel d’une « durée de seulement 3 minutes » prétendant venir d’un fournisseur régulier. Aucune vérification, aucun contact de rappel par un canal indépendant. La modification aurait dirigé 145 000 euros de paiements ultérieurs vers un compte frauduleux.

Leçon apprise : La conscience théorique des risques ne se traduit pas automatiquement en comportement défensif réel. La pression situationnelle, l’urgence perçue, et l’autorité supposée du demandeur contredisent les bonnes intentions.

 

Cas 2 : La chaîne de validation contournée

Un processus « approuvé » de validation des virements de plus de 50 000 euros existait théoriquement sur papier, stipulant que deux approbations distinctes devaient être obtenues avant tout paiement. Cependant, lors d’un appel de vishing ciblant le directeur financier, l’attaquant prétendant être le PDG a réclamé l’« exception urgente » à cette procédure pour un virement de 80 000 euros vers un fournisseur « exceptionnel » en acquisition. Le directeur financier, reconnaissant la « voix caractéristique » du PDG (bien qu’en réalité utilisée via un logiciel de modulation vocale) et acceptant l’invocation d’autorité, a autorisé le virement sans demander la deuxième validation. Le processus existait mais s’avérait fragile face à une autorité perçue.

Leçon apprise : Les procédures écrites ne garantissent pas leur application si l’autorité hiérarchique peut créer des « exceptions urgentes ». Les processus de sécurité doivent être inflexibles et sans exception, même pour les dirigeants.

 

Cas 3 : L’information sensible en post-it

Un post-it visible sur le bureau d’une zone accessible lors d’une tentative d’intrusion physique réussie contenait les identifiants de connexion d’un employé RH, notés pour « mémorisation rapide avant changement ». Cet accès a permis l’extraction de données personnelles sensibles sur 200+ employés, incluant numéros de sécurité sociale, adresses personnelles, et historiques salariaux.

Leçon apprise : L’accès physique non sécurisé élimine immédiatement toute la sécurité logique. Les informations critiques ne doivent jamais être visibles, même temporairement.

 

Cas 4 : La recherche LinkedIn trop transparente

L’analyse OSINT du profil LinkedIn du directeur financier révélait des publications détaillées sur la mise en place de nouveaux processus de validation financière, les technologies ERP en cours de déploiement, et même une photo de lui lors d’une réunion où un organigramme était visible au mur. Cette information a permis de construire un scénario de vishing spécifique mentionnant précisément ces projets, augmentant dramatiquement la crédibilité perçue de l’attaque.

Leçon apprise : Les collaborateurs, particulièrement en positions sensibles, doivent être formés à l’hygiène des réseaux sociaux professionnels et à limiter les divulgations d’informations organisationnelles.

 

Cas 5 : Le tailgating sans conséquence

Une tentative de tailgating lors d’un accès de zone protégée a réussi car l’employé qui précédait simplement « semblait occupé et stressé ». Aucun regard en arrière, aucune question. Cet accès a permis le positionnement de deux dispositifs d’écoute dans une salle de réunion stratégique avant d’être détecter, capturant des jours de conversations confidentielles.

Leçon apprise : La vigilance situationnelle doit être systématique, particulièrement lors d’accès à zones sensibles. Une simple phrase « Vous venez où? » aurait probablement arrêté l’intrusion.

 

 

De l’audit à l’action, transformer les faiblesses en forces

 

Synthèse des découvertes majeures

Ce pentest d’ingénierie sociale approfondi réalisé auprès de cette entreprise française du secteur transport et logistique a démontré de manière irréfutable et quantifiée que l’ingénierie sociale demeure la menace de sécurité la plus immédiate et la plus exploitable malgré les investissements techniques en cybersécurité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • 98% des cyberattaques modernes contiennent un élément d’ingénierie sociale
  • Ce pentest a obtenu des taux de succès 3-6x supérieurs aux benchmarks sectoriels
  • 6 identifiants de connexion compromise permettant un accès complet aux systèmes critiques
  • 3 modifications de données financières auraient détourné 145 000+ euros
  • Accès physique obtenu à 5 reprises sur 8 tentatives (62%)
  • Zéro détection ou signalement de tentatives d’attaque par les employés

Ces résultats troublants démontrent que l’organisation cible, comme la majorité des entreprises françaises, concentre massivement ses investissements en sécurité informatique sur les aspects techniquement complexes (pare-feu, antivirus, détection d’intrusion, chiffrement) en négligeant l’élément humain qui reste le point faible critique exploitable par les attaquants modernes.

 

Les trois axes stratégiques de remédiation prioritaires

Axe 1 : Sensibilisation et formation comportementale continue (délai d’implémentation : 1-3 mois)

  • Programme de formation initiale obligatoire couvrant l’ingénierie sociale pour 100% des collaborateurs
  • Simulations mensuelles de phishing ciblé avec feedback individualisé
  • Formations spécialisées par fonction pour les rôles critiques (comptabilité, IT, direction)
  • Création d’une culture où le signalement des tentatives est valorisé plutôt que pénalisé
  • Budget estimé : 5 000-15 000€ selon la taille/complexité

Axe 2 : Procédures opérationnelles et processus de validation renforcés (délai : immédiat – 6 mois)

  • Validation multi-canal obligatoire pour toutes les demandes sensibles (virements, modifications données critiques, accès privilégiés)
  • Authentification multi-facteurs pour accès informatiques sensibles
  • Procédures de contrôle d’accès physique formalisées et appliquées strictement
  • Documentation publiquement affichée de ces procédures avec formations régulières
  • Budget estimé : 2 000-8 000€ pour mises en place et formations

Axe 3 : Technologie de sécurité avancée orientée ingénierie sociale (délai : 3-12 mois)

  • Solutions anti-phishing comportementales analysant les patterns anormaux
  • Endpoint Detection & Response (EDR) pour détecter les malwares et comportements suspects
  • Sécurité du poste de travail renforcée (pare-feu, antivirus heuristique, contrôle USB)
  • Audit centralisé des opérations sensibles avec alertes temps réel
  • Budget estimé : 15 000-50 000€ selon la taille/architecture

 

 

Impact économique et ROI estimé

Les statistiques de ce pentest permettent d’estimer précisément l’exposition financière réelle de cette organisation face à des attaquants réels et motivés financièrement :

  • Risque annuel de fraude financière identifié : 290 000-580 000€ (3-5 tentatives réussies par an selon les statistiques d’industrie)
  • Risque de vol de données confidentielles : Atteinte réputationnelle, pénalités RGPD, perte d’avantage concurrentiel
  • Risque d’interruption d’activité : Ransomware via accès comprometis = arrêt complet de l’activité logistique, coûts estimés 50 000€/jour
  • Coût total du risque annuel : 400 000-800 000€ selon les scénarios

En contraste, les investissements recommandés pour la remédiation totalisent 25 000-75 000€ pour une protection significativement améliorée, représentant un ROI minimum de 5:1 à 30:1 et payant littéralement pour lui-même lors de la première tentative d’attaque réussie évitée.

 

 

Sécuriser proactivement votre organisation

Votre entreprise est-elle à risque?

Si votre organisation opère dans des secteurs critiques (finance, transport, logistique, santé, services publics), manipule des données sensibles, ou n’a jamais réalisé d’évaluation d’ingénierie sociale, vous présentez très probablement les mêmes vulnérabilités que l’entreprise décrite dans ce cas d’étude.

Les questions critiques à vous poser :

  • ✓ Vos collaborateurs pourraient-ils être manipulés pour révéler des identifiants?
  • ✓ Un attaquant créatif pourrait-il modifier les coordonnées bancaires d’un fournisseur?
  • ✓ Quelqu’un pourrait-il accéder physiquement à vos zones sensibles en se faisant passer pour un prestataire?
  • ✓ Disposez-vous d’une véritable culture de sécurité valorisant la vigilance?
  • ✓ Vos procédures critiques résistent-elles réellement à l’ingénierie sociale ou seulement sur papier?

Si vous avez répondu « peut-être » ou « non » à ne serait-ce qu’une seule de ces questions, votre organisation court un risque inacceptable.

 

Prochaines étapes recommandées

1. Audit de sécurité d’ingénierie sociale (délai : 2-4 semaines)

  • Évaluation OSINT rapide de votre exposition d’informations publiques
  • Analyse des vulnérabilités humaines et procédurales
  • Rapport exécutif quantifiant vos risques spécifiques
  • Budget estimé : 3 000-8 000€

2. Pentest d’ingénierie sociale approfondi (délai : 4-8 semaines)

  • Simulation réaliste multidimensionnelle des techniques d’attaque modernes
  • Phishing ciblé, vishing, intrusion physique, extraction d’informations
  • Rapports détaillés avec cas d’étude et leçons apprises
  • Budget estimé : 8 000-25 000€ selon scope

3. Programme de remédiation structuré (délai : 6 mois + suivi continu)

  • Formation complète des collaborateurs avec simulations régulières
  • Révision des procédures critiques et mise en place contrôles renforcés
  • Déploiement technologie sécurité avancée
  • Budget estimé : 25 000-75 000€ (rentabilisé par une seule attaque évitée)

Ressources supplémentaires et continuité

Pour aller plus loin dans la sécurisation de votre organisation contre l’ingénierie sociale :

Frameworks de référence : NIST Cybersecurity Framework, ISO 27001, ANSSI Recommandations, CIS Controls

Formations disponibles : SANS, Offensive Security, EC-Council, formations en ligne spécialisées ingénierie sociale

Outils de simulation : GoPhish (phishing), KnowBe4 (formation + simulations), Vishing simulators

Consultation d’experts : Équipes offensive security, consultants en cybersécurité, ethical hackers certifiés

 

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